Souvenirs, le Couserans industriel avec le développement de l’industrie papetière dans le Saint-Gironnais, très prospère au temps jadis avec une dizaine de papeteries. Une des plus grandes, la papeterie de Lédar développée par l’ industriel Matussière, dans les années 1900 et fermée en 2008.
Cette industrie papetière s’est développée grâce à la disposition des nombreuses ressources locales :
- l’énergie hydraulique abondante et à bas prix,
- la pureté des eaux,
- une main-d’œuvre bon marché, due à la forte population rurale ne vivant pas complétement des ressources agricoles,
- par la suite une abondance des ressources forestières.
La plupart de ces industries initialement petites ont fermé. Quelques-unes ont subsisté jusqu’au début du 21e siècle, comme la papeterie de Lédar qui a périclité, due à la baisse de demande de papier journal à cause de l’utilisation d’internet et aussi à la concurrence étrangère. Les papeteries d’Europe de l’Est ayant une main d’œuvre moins chère. Les groupes papetiers ayant plusieurs sites nationaux et internationaux. Un instant envisagé, le papier recyclé, mais la matière première ayant augmenté due à la demande chinoise.
Historique
Une des plus grandes papeteries, la papeterie de Lédar. L’industriel Matussière a racheté les papeteries de Lédar à Charles Foch en 1903. Le bois venait d’Espagne de la forêt de sapin de Bonabé, près d’Alos de Isil. Il était acheminé par un câble de 10 km qui passait par le port de Salau,, à 2 057 m d’altitude pour arriver à Salau ou il était rapé .
Jusqu’en 1917, cette pâte fabriquée à Salau a été acheminée vers l’usine de Lédar, d’abord avec des chars à bœufs et ensuite avec des camions.
Puis vers 1925 , lorsque la forêt de Bonabé a été épuisée, le bois fourni par les pays nordiques arrivait en bateau à Bordeaux et ensuite en train jusqu’à Saint-Girons.
Racheté en 2005 par le fond de pension américain Matlin Patterson, avec la fermeture de trois sites. Le site de Lédar a fermé définitivement en septembre 2008.
Historique de Matussière et Forest SA avant 2002.
Avenir
Si la production de papier journal en masse n’est plus d’actualité, il subsiste des niches, papiers d’emballage et papier à cigarettes à base de chanvre. La population a décru aussi fortement, due à l’exode rural. La construction d’usines aussi importantes n’étant plus envisageable. Seule subsiste dans les ressources initiales, ayant motivé l’existence de ces usines, l’abondance de bois avec le développement de la forêt qui colonise les friches agricoles des montagnes, dont la biomasse pourrait générer de l’énergie à bas prix. Mais c’est une autre histoire !
Technologie papetière.
Les fibres de bois contiennent de la cellulose et de la lignine. L’objectif est d’éliminer la lignine et de détacher les fibres de cellulose pour faire le papier.
- Initialement, la lignine était éliminée grossièrement par le râpage du bois.
- Puis, il y a eu des procédés chimiques, cuisson à la soude ou au bisulfite pour dissoudre la lignine et l’éliminer.
Ces dernières techniques étaient assez polluantes. Production de liqueur noire toxique pour l’environnement et émanations de gaz soufrés, avec des odeurs d’œufs pourris, qui se dégageaient des fois à plusieurs dizaines de kilomètres des papeteries, - Une nouvelle technologie est en train d’être étudiée pour solubiliser la lignine de manière enzymatique (ligninase) et réduire ainsi les liqueurs toxiques et les gaz soufrés. Ce procédé éliminant complétement la lignine va permettre aussi de traiter les vieux papiers qui jaunissent à cause de la lignine résiduelle.
Gageons que quand cette technologie va être au point économiquement, un jour…. , l’immobilier à proximité des papeteries, très porteuses d’emplois, va augmenter !
Références:
-
- L’origine des papeteries du Salat 1945
- La papeterie du Couserans
- Historique, 19 éme
- L’industrie papetière dans le Saint-Gironnais 1947 !!!!!!!!!
- 2010 – La saga de l’usine de ledar
- 2008 fin de partie pour matussiere et forest
- 2005 – Matussiere et forest
- 2018 port de salau
- L’aventure du bois de Bonabé