Archéologie locale: Le prétendu autel romain de la chapelle de l’Isard.

Les fascicules, sur la chapelle de l’Isard, parlent d’un autel votif romain trouvé sur le secteur. Après des recherches en archives, on s’est aperçu que l’autel votif romain a été situé à tort à la Chapelle de l’Isard, à cause de la mauvaise reprise d’un texte sur la région. Explication, plus bas.

La construction de la Chapelle, dans ce lieu escarpé, entouré de falaises  , semble être due à la christianisation d’un ancien culte gaulois, mais dont il ne reste aucune trace.

Archéologie (faits réels )
– Un archéologue est venu lors de la reconstruction de la chapelle dans les années 1950 et a trouvé des vestiges romains à proximité, surement des autels votifs, entre la Chapelle et le plat de la Peyre. Cet archéologue, dont le nom a été oublié, pourrait être Georges Fouet qui prospectait à cette époque les cultes romains (autels votifs) sur les sommets des montagnes
— Plus bas, dans la pente sous la chapelle, il y a des vestiges de petites cabanes semi-enterrées, au moins six, des fruitières, servant à affiner le fromage. Cabanes recouvertes en lauzes de schistes fixées avec des chevilles de bois, ce qui daterait d’avant le 18 e siècle et peut-être très anciennes. Cabanes en ruine au début 20ᵉ.
– Aussi, dans le secteur, deux restes de fours à chaux, ayant surement servi pour la construction de la chapelle. Le calcaire venant d’une carrière de tuf située pas loin. La façade de la chapelle est faite en grande partie avec du tuf, provenant sûrement de là.
– à noter aussi qu’à proximité, il a été retrouvé des vestiges (alignements rectangulaires de gros cailloux) ressemblant à ceux de huttes néolithiques, comme celles en Corse. Le mystère est entier !


Bibliographie dégressive dans le temps.
Histoire de la chapelle de l’Isard (l’abbé Eychenne ~1997 )
Sur l’emplacement de la chapelle, que couvrent les neiges pendant l’hiver et que quelques bergers fréquentent en été, s’élevait, dit-on, au temps du Paganisme, un autel consacré aux dieux Pan et Sylvain. La pierre du sacrifice aurait été transportée au musée de Toulouse où elle serait encore.
Aussi mentionné dans le livre d’Adelin Moulis, vieux sanctuaires ariégeois 1935

La confusion s’est faite avec la mauvaise reprise de ce texte, qui parle bien des deux endroits, près du lac d’Areigne. Les Pyrénées ou voyages pédestres dans toutes les régions de ces montagnes …Par ….. Chausenque 1834

  1.  De celle de l’ouest où les formes sont âpres, on descend par des rochers, par des ravins et des bois dans le fond sauvage de Basioue qui au-dessus de Fos envoie au fleuve les premières eaux françaises ; et au midi, la montagne de Crabère élève sa pyramide obtuse au-delà du lac d’Areigne (Ariège) qui réfléchit aussi les rochers du pic de Lart. Au centre de ce large éventail sur un plateau de verdure est la chapelle de l’Isard, que la piété publique entretient avec soin malgré sa solitude et son éloignement. Le cinq août, la fête de N.-D. des neiges y est célébrée avec toutes les pompes champêtres et un éclat qui étonne des échos si longtemps muets. De plusieurs lieues à la ronde, les jeunes pasteurs, les fillettes et tous les ménétriers manquent rarement à ce pèlerinage de plaisir. Du moins cet agreste et saint asile est-il mieux choisi que celui des Hautes-Pyrénées, et la joyeuse congrégation, en sautant à l’envie sur les tapis frais qui entourent l’oratoire de la protectrice que dans leurs périls, invoquent le contrebandier et le chasseur, n’est point attristée par les masses repoussantes qui cernent la prison de Héas. Pas d’autel votif ici .
  2. Comme presque partout les cérémonies chrétiennes n’ont fait que s’enter sur celles du paganisme ; ces solennités montagnardes ne sont sans doute que la continuation du culte qui était rendu autrefois aux dieux des montagnes, à Diane et à Sylvain sur lartigue de Salabre près du lac d’AreigneHautes-Pyrénées)  culte qui n’était pas encore entièrement effacé naguère, (mais là ) avant que l’autel qui leur était consacré et qu’a regretté le pasteur, eût été transféré au musée de Toulouse.

Le texte de base qui en parle, mais ailleurs dans les hautes Pyrénées

Itinéraire descriptif et pittoresque des Hautes-Pyrénées françoises, jadis territoires du Béarn, du Bigorre, des Quatre Vallées, du Comminges et de la Haute-Garonne – page 170

Alexandre Dumége
Mémoire de la société archéologique du midi de la France 1832-1834 daté de 1814

Un monument dédié aux dieux des montagnes, à Silvain et à Diane, existe sous le nom de Pierre de Tous, sur une colline peu éloignée de la montagne de Tous-es-Flauts , à environ seize kilomètres de Saint-Bertrand. Cette colline est nommée l’Artigue de Salabre.

Ce marbre est brisé entre la seconde et la troisième ligne, et une partie de la base a été enlevée ; l’inscription a été néanmoins assez bien conservée, la voici :
x.
C.
DIS.MONT
ET. SILVANO
ETDIANJE
I. P. P. V. S. L.M.

Le personnage qui acquitte le vœu , n’est désigné que par les signes J. P. P., et il est impossible d’en retrouver le nom d’une manière incontestable.

Géographie

Il semblerait que la montagne d’Areng se soit appelée Areign comme on le retrouve dans ce texte de 1828 (page 16, paragraphe 32) http://www.augustins.org/documents/10180/76772/009_1828_Du_Mege.pdf Les autres montagnes citées aux alentours ne sont pas repérables actuellement, sauf l‘Artigue de Salabre.

Lieu-dit l’Artigue de Salabe.

Pour aller sur l’aire de pique nique, sortir du village de Ferrère en direction du Port de Balès (au sud), puis au pont de Crouhens, tourner à droite direction Col de l’Aouet. L’aire est à environ 12,5 km du centre de Ferrère la présence de panneaux indicateurs vous aidera, à partir du pont de Crouhens l’état de la piste est dégradé. C’est une aire ombragée comptant une table, située sur votre droite lorsque vous arrivez sur les lieux.


Georges Fouet, 1922-1993, archéologue, un vrai, célèbre pour la découverte de la villa gallo-romaine de Montmaurin et de Valentine, a prospecté, à cette époque, en Haute-Garonne et Hautes-Pyrénées, les cultes romains des montagnes (recherche d’autels votifs). Le mont Sacon et aussi Montlas, le Pic du Ger, Montsacon, le Col de la Croix de l’Oraison. Biblio.